Cela fait plus d'un siècle et demi que la Jussie (
Ludwigia sp.) est apparue en France. Jadis importée du Brésil et cultivée en tant que plante d'ornement pour les bassins, elle a trouvée sur le réseau hydrographique français des conditions sans cesse plus adaptées à son développement et à son expansion: des eaux de plus en plus chaudes et riches en nutriments (nitrates, phosphates, azotes, etc...), des réseaux de développement lui permettant de rapidement investir de nouveaux bassins (canaux, fossés d'irrigation) et surtout une indolence quasi-totale de la part des usagers de l'environnement qui ne voyaient au final en elle qu'une jolie petite fleur jaune. C'était oublier un peu vite que sous cette fleur, il n'y avait pas moins de 6m de tige aquatique ramifiée qui lentement et surement étouffait le monde aquatique! Enracinée le long des berges, la jussie a proliféré, profitant de sa formidable capacité d'adaptation pour depuis une vingtaine d'année conquérir dans de plus en plus d'endroits de l'hexagone la moindre poche d'eau, même temporaire!
Répandant à la surface son épais feuillage (la partie aérienne peut faire 80cm de haut), elle coupe l'eau de tout échange avec le soleil, étouffant la végétation locale et transformant en véritable tombeau le monde aquatique condamné dès lors à une nuit sans fin. Tous les substrats lui conviennent: la vase, le sable, et même les enrochements pourvu qu'elle puisse y faufiler ses racines... Des racines qui chaque année donnent naissance à de nouveaux pieds si elles ne sont pas entièrement arrachées, à l'instar de ses tiges constituant des milliers de boutures potentielles si elles venaient à être coupées (par les animaux, les bateaux, les lignes de pêche, etc...). Sa formidable capacité d'adaptation ne semble pas avoir de limite: si l'eau ne lui convient plus (ou si cet élément venait à disparaître en surface), …
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