Je remonte le post histoire de montrer mes dernières en date pour ce qui est des papillons nocturnes et de les expliquer.
Tout d'abord, ce qui est génial avec ces bestioles, c'est qu'elles sont présentes toute l'année, même au coeur de l'hiver lors des soirées pas trop glaciales. Il en existe une variété de formes, de couleurs et tailles proprement hallucinante. A titre d'exemple en l'espace de deux ou trois mois l'été dernier j'ai pu compter pas moins d'une quarantaine d'espèces différentes rien que sur la fenêtre de mon séjour...
D'un point de vue photo, ce sont des insectes très faciles à travailler car relativement peu actifs et remuants, il est même possible de les "guider" afin d'obtenir de leur part des positions spcéifiques parfois même sur les supports de son choix (branche, feuillage, pierre...) avec donc forcément toute la liberté de composition que cela peut induire comme le choix précis d'un arrière plan anticipé (distance, couleur, texture, etc)
Suivant ce que chaque insecte inspire (de la fragilité, de la "lourdeur", du mimetisme, etc) il devient possible de créer de véritables mises en scène! Question ambiance, l'aide de flashs n'est pas à négliger car ce sont eux qui permettront de récréer des ambiances ou bien douces et enveloppantes, ou bien des ambiances plus dures et contrastées, plus typiques notamment du monde de la nuit.
Voici une noctuelle constante. Une image sous-exposée mettant en scène deux flashs afin d'avoir une ambiance assez enveloppante et homogène. J'ai guidé l'insecte jusqu'au bout d'une brindille de bois (comme l'écaille tigrée plus haut dans le post) où il s'est posté et où il s'est mis à "vibrer" des ailes. Ce comportement lui permet d'augmenter sa température corporelle afin de lui procurer des conditions de vol optimales, ce qui offre des postures très intéressantes laissant la liberté de travailler avec ou bien une faible vitesse d'obturation (rendu des ailes flou) ou bien avec une grande vitesse (rendu des ailes "semi déployées" net). Ici, j'ai travaillé à F8 et à 1/1000ème avec un 150 2.8.
Le même animal, mais travaillé à la distance minimale du 150 2.8. F11 et 1/1000ème. La différence ici va consister dans l'usage d'un seul flash au lieu de deux, et placé quasi face à la tête de l'insecte, sans quoi que ce soit pour déboucher les ombres portantes comme portées. L'effet sera un contraste accentué et une image beaucoup plus dure qui rappelera davantage l'ambiance osbcure du coeur de la nuit.
Une autre espèce: la timandre aimée... Ici il s'agit d'une prise de vue plus "documentariste" destinée à décrire l'insecte. Un éclairage homogène (deux flash) et un axe de vue bien perpendiculaire à l'insecte permettant de diminuer la profondeur de champ autant que possible. Cela aura pour effet, idéalement, de dégager les ailes (nettes) de l'arrière plan directement situé aux abords immédiats de l'animal (léger flou)
Le même principe, mais appliqué sur un profil, une vue qui conviendra mieux aux papillons nocturnes "trapus" comme beaucoup de gros insectes (grosses noctuelles, notodontes, bombyx, etc...). Il va sans dire que pour ce genre d'insecte, il faudra une profondeur de champ plus grande.
Suivant les couleurs de l'animal (ici un Céladon) et l'usage d'un arrière plan adapté (sombre idéalement), il sera possible de travailler avec des sur ou sous expositions permettant non seulement de restituer de la matière à des zones de l'images (sans sous-exposer, le corps du papillon serait ici brulé), mais aussi de créer certains effets graphiques plus ou moins subtiles (le rendu de "fondu" de l'aile à l'arrière plan...)
Bien sûr tout cela reste applicable à tous les papillons possibles et imaginables, même aux plus petits se cachant au coeur de la nuit, comme ici ce portrait d'un minuscule Crambus des tiges...
Prenez le temps d'être curieux à leur égard (le temps d'une soirée pas trop loin de la fenêtre, ou dans l'attente d'un départ aux premières heures de la nuit entre carpistes photographes)... vous pourriez être (agréablement) surpris tout en vous retrouvant complètement embarqué!